Mon portrait chinois

01. Si j’étais une plante, je serais une rose

Délicieusement parfumée, pas de ces parfums qui entêtent mais subtils et prégnants. Entre la pivoine et la rose, avec mille et uns pétales, ourlés de rose foncé tandis que le cœur est plus pâle. J’aime cette fleur qu’on respire et qu’on admire, qui vous ouvre le cœur et l’émotion et qui vous fait glisser dans l’imaginaire pour un peu qu’on ferme les yeux… C’est le rêve que je caresse pour mon art, qu’on y retrouve les mêmes sensations.

02. Si j’étais un paysage : Un paysage de bord de mer.

Je suis née au bord de la mer, et tous les lieux changeants de mon enfance se trouvaient en bordure d’océan. La mer m’apaise, le ressac est un rythme puissant et calme à la fois, l’odeur enivrante de l’air marin me régénère, je ne m’en suis jamais lassée…La première aquarelle que j’ai réalisée, avec la boite très ancienne de couleurs de mon arrière grand-mère a été la représentation d’une régate sur la mer. Une joie puissante m’a saisie de voir les couleurs se mélanger, donnant des effets inattendus et surprenants. J’en suis toujours là !

03. Si j’étais un monument : une grande et charmante vieille maison de famille.

Aux nombreuses fenêtres, ouvrant sur un grand jardin, plein de fleurs, de charmilles et autres tonnelles, planté d’arbres centenaires, d’un verger et d’un potager à l’ancienne. Les vieilles maisons me ravissent et m’attirent , leur vie antérieure se lisent tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. J’ai eu la chance de venir passer une partie de mes étés de petite fille dans une vieille maison de famille, pleine de rires et d’enfants. Cette maison est ancrée au fond de moi, avec ses odeurs inoubliables, ses bouquets charmants sur les cheminées, ses chambres spacieuses et douillettes à la fois, son grand jardin plein de merveilles… Tous ces souvenirs patiemment collectés restent une source d’inspiration.

04. Si j’étais une femme connue : Hildegarde von Bingen.

Une femme exceptionnelle pour son époque au XIIème siècle, visionnaire, mère abbesse, médecin et botaniste, musicienne et compositrice. Cette femme est une vraie référence avec ses multiples talents qu’elle a réussi à tous exercer. Un exemple pour moi, qui me trouve gâtée par les fées qui se sont penchées sur mon berceau, me donnant l’art de voir, de sentir, de ressentir et d’écouter. Et d’arriver à l’exprimer de mille façons. L’amour d’Hildegarde pour la nature est une passion partagée, et que ne donnerais-je pour avoir plus de temps à consacrer aux végétaux que j’aime tant dessiner.

05. Si j’étais un enfant d’aujourd’hui : la petite fille de cinq ans que j’ai été.

Je serais cette petite fille de cinq ans, chantante et dansante, un crayon à la main, découvrant le monde avec émerveillement. Surtout le monde de la lecture, qui m’a ouvert tout un univers imaginaire fabuleux. Aujourd’hui, c’est moi qui raconte les histoires, les inventent et les expriment dans mes illustrations.

06. Si j’étais une musique : fantaisie en fa mineur pour deux piano de Schubert.

Un thème magnifique, un élan de l’âme, le bonheur et la mélancolie tout à la fois. Le tourbillon des sentiments exprimés dans la puissance de deux pianos, tantôt lancés au galop, tantôt dans l’expression d’un chant liquide plein de douceur. J’aime la musique. Mes parents en écoutaient beaucoup et mes berceuses ont été  la musique de Purcell, Bach, Beethoven et Schubert. C’est donc une compagne de toujours, qui continue de m’émouvoir et de m’inspirer.

07. Si j’étais une œuvre d’art : Le jockey de l’Artémision au musée d’Athènes.

Un enfant monté à cru sur un immense cheval de bronze lancé au galop, l’enfant jockey fait corps avec l’animal, puissance et grâce tout à la fois. Cette sculpture magnifique, figée dans cette élan m’émeut terriblement.L’enfant frêle mais ferme, l’animal jeté en avant, ouvrent la porte de mon imaginaire, en tirant derrière eux toutes les illustrations que j’aime réaliser sur la relation de l’enfant à l’animal.